Coupe Deutsch de la Meurthe 1933

Coupe "Deutsch de la Meurthe" 1933, décollage immédiat !

A oui, quand même !
Mon dernier post-it aviation remonte au 9 janvier.
Bon, il est temps de décoller à nouveau et pour cela, le magazine "L'enthousiaste" est une vraie mine d'or.
En avant pour la coupe "Deutsch de la Meurthe" 1933 présentée en détails dans les N° 9 et 10.
On plante le décors. Cette course de 2000 kms en circuit fermé en triangle se déroule entre Etampes et Chartres. Cette première édition comporte au départ 13 concurrents. 3 ne pourront pas terminer à temps leur appareil, il en reste donc 10 que je vais tenter de croquer...

Number 5

On verra les 4 premiers plus tard. Je saute donc directement au N°5, le Kellner Béchereau 28VD.
C'est un bel oiseau en alu poli et à la technologie avant-gardiste pour 1933.
Animé par un moteur V12 Delage de 400 cv et avec un potentiel de plus de 400 km/h, il aurait été un redoutable challenger s'il ne s'était pas écrasé lors de son essai de qualification.


Il n'en reste donc plus que 9 ! 

Number 7

Voila le plus petit avion de la compétition, le Farman 380, typique de ces années 30 ou l'on mélange sans complexe le moderne et l'ancien. Lignes fluides et tendues avec aile basse pour le moderne, construction entièrement en bois pour le traditionnel et entre les 2, ce train d’atterrissage mono-roue partiellement rétractable et deux béquilles en bout d'aile. C'est d'ailleurs ce train qui causera la perte de l'avion, se brisant au décollage de l'épreuve sur une irrégularité du terrain.


Il n'en reste donc plus que 8 !

Kellner et quelle gamelle !

Le rendu d'un avion alu n'est pas des plus simple aux feutres...
Voila donc le KB 28 VD au mains de son pilote, le capitaine Vernhol, au décollage. Quelques minutes plus tard, sur-régime moteur, retour sur le plancher des vaches, rupture d'une jambe de train et l'affaire est pliée, l'avion aussi. Le pilote ne sera que légèrement blessé. Tous n'auront pas cette chance...


Au passage, dans KB, le B, c'est le B de Louis Béchereau, ingénieur aéronautique de renom et papa de la série des SPAD de la première guerre mondiale.

Farman but not far away...

Le drame est proche. Dans quelques secondes, Maurice Arnoux cassera le mono-train de son petit Farman 380 à moteur Renault "Bengali" 4 cyl de 170 cv sur une aspérité de la piste de décollage. Cheval de bois et hélice en petit bois...
Au revoir la coupe DdlM 1933, mais mon petit doigt me dit que Maurice aura sa revanche l'année suivante :o)


Number 1 Racer princier

On y retourne...Coupe Deutsch de la Meurthe 1933, le premier engagé est un Albert 140 motorisé par un moteur Régnier 6 cylindres de 220cv. La bête est entièrement en bois, aile basse, train fixe et une vitesse annoncée de 400 km/h. Malheureusement, la société Albert ne pourra pas terminer ce bel oiseau dans les temps et disparaitra même l'année suivante suite à des problèmes financiers.


Il n'en reste donc plus que 7 !

Albert 1er

Avec 2 vieilles photos noir et blanc de l'avant et de l'arrière de l'appareil comme toute documentation, difficile de réaliser un profil précis et une mise en couleur exacte. C'est donc une "vue d'artiste" de l'Albert 140RV au décollage...


Number 3

Retour en 1933 du coté d'Etampes pour la coupe Deutsch de la Meurthe avec ce racer Farman 370 équipé d'un moteur Farman V12 de 420 cv.
Appelé aussi le Farman-Farman pour le différencier du Farman 380 n°7 (Farman-Renault) déjà présenté ici, ce bel oiseau participera à la course aux mains d'André Salel mais devra abandonner sur problème de circuit d'huile. Bien que l'on retrouve des caractéristiques communes au petit Farman 380 comme par exemple le mono-train, le 370 était le plus gros racer de la compétition.


Une petite illustration du Farman 370 en approche de la balise d'un des virages du circuit de 1933 constituée de 2 grands panneaux inclinés certainement peints de rouge et de blanc.


Il n'en reste donc plus que 6 !

Farman but not far away épisode 2

Le Farman 370 d'André Salel n'aura donc pas fait beaucoup mieux que le Farman 380 de Maurice Arnoux. Certes, il aura parcouru 5 tours de circuit avant d'abandonner mais le résultat reste le même...
Le Bilan n'est pas très enthousiasmant pour Farman: 3 avions construits, 1 non qualifié, 1 abandon au décollage et 1 abandon après le 5 ème tour. Au final, 30 000 francs de gain, certainement très loin des sommes investies.



Post-it en rafale

Puisque nous en sommes à Marcel Riffard et que mon dernier message sur la coupe Deutsch de la Meurthe commence à dater, c'est le bon moment pour embrayer sur les Caudron engagés dans cette épreuve en 1933.
Ils sont au nombre de trois. Un Caudron 366 propulsé par un moteur Régnier R6 et deux Caudron 362 propulsés par un moteur Renault "Bengali". Les 362 et 366 sont globalement identiques, seuls les moteurs sont différents.
J'ai retrouvé un post-it de 2011


Number 11

Le numéro des concurrents a été tiré au sort. Le numéro 11 correspond au Caudron 362 du Capitaine Ludovic Arrachard, pilote émérite et détenteur de plusieurs records de distances dans les années 20 et 30.
Le Capitaine Arrachard trouvera la mort dans l'accident de son Caudron le 23 mai 1933, soit 6 jours avant la course, dans un vol de reconnaissance du parcours. Les causes exactes de cet accident ne semblent pas complètement définies. Le desserrage d'un écrou non freiné de la commande des gaz aurait provoqué le calage du moteur en plein vol. Gêné par une ligne à haute tension dans sa tentative d'atterrissage, l'avion s'écrase très violemment au sol.


Number 6

Le deuxième Caudron 362 est équipé, lui aussi, d'un moteur Renault "Bengali", 4 cylindres, d'une cylindrée de 6,3 litres et de seulement 160 à 170 cv.
Le numéro 6 était mené par Raymond Delmotte, pilote d'essai chez Caudron.
Cet excellent pilote va mettre pleinement à profit la grande finesse de son avion et finir la course sur le podium...

Bleu passion

Les mêmes Caudron 362 en bleu de France (enfin presque...) !



Number 2

Encore deux types d'appareils à découvrir et nous aurons fait le tour de cette coupe Deutsch de la Meurthe 1933. Arrivé à la troisième place lors de cette épreuve, le Comper Swift est le seul appareil étranger à y participer. Piloté et construit par le Lieutenant Comper, ce petit monoplan sport Britannique à aile haute équipé d'un moteur De-Havilland  Gipsy Major de 150 cv n'avait pas la moindre chance de gagner par ses performances pures face aux racers français. Seule une défaillance de ses adversaires aurait pu lui permettre une victoire et ce ne fut pas le cas.


Avis: si vous connaissez les couleurs de ce Comper dans sa version de 1933, n'hésitez pas à me les communiquer car je n'ai que des photos en N&B...pas glop pour espérer une mise en couleurs digne de ce nom !